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« Nous achetons quand c’est la fin du monde »

Interview de Vincent Priou, PDG de Dôm Finance, une société de gestion majoritairement détenue par le Groupe Burrus, un groupe familial spécialisé dans l’assurance et la gestion d’actifs. Dans un contexte de marchés heurtés, il détaille la mécanique du fonds Dôm Reflex, conçu pour capitaliser sur les dislocations de marché. Vincent Priou anticipe une rechute des marchés et vise une forte croissance des encours dans les mois qui viennent.

Vincent Priou, comment fonctionne votre fonds Dôm Reflex ?

Dôm Reflex est un fonds diversifié et mixte. Il comprend une poche sécuritaire, essentiellement obligataire, et une poche actions, un peu plus risquée. Tout est parti du 24 août 2015, un jour marquant pour les marchés mondiaux et un déclencheur pour nous : l’Asie a perdu 9 %, l’Europe et les États-Unis ont suivi. La Chine avait brusquement autorisé les particuliers à vendre leurs actions après l’avoir interdit pendant plusieurs mois. Cela a résulté en une panique généralisée. Nous nous sommes alors demandé comment échapper à ce type de journées ‘catastrophe’.
Dans une gestion diversifiée, des journées comme celles-là peuvent anéantir jusqu’à deux ans de performance. Nous l’avons encore vu récemment avec les séances du 4 et du 7 avril. Le marché a chuté violemment, et toutes les performances construites jour après jour se sont évaporées.

Comment votre fonds peut-il résister à ce type de chocs ?

Nous avons réalisé une étude sur les “sell-offs”, c’est-à-dire des séances de capitulation où le marché perd plus de 5 % en une journée. Depuis la création du CAC 40 en 1987 et jusqu’en 2015, il y en a eu 45, soit environ 1,5 par an. C’est assez pour bâtir une stratégie. Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous avons aussi étudié ce qui se produisait après ces “sell-off”. Dans 90 % des cas, ils sont suivis par un rebond technique fort, souvent provoqué par une intervention des banques centrales ou des autorités politiques, qui veulent éviter les chocs. Cette reprise est souvent alimentée par les mêmes ‘mains faibles” qui ont vendu ou allégé leur portefeuille. C’est cela que nous voulons capter.

Comment intervenez-vous pendant ces phases de stress ?

En temps normal, Dôm Reflex est très sécurisé, avec un portefeuille exclusivement composé d’actifs monétaires et d’obligations de bonne qualité (investment grade) à moyen terme, européennes, liquides et solides. Ce portefeuille génère un rendement obligataire classique. Mais surtout, il nous permet d’avoir du cash à disposition en cas de choc. Quand le marché chute d’au moins 5 %, nous déclenchons une phase d’investissement en actions européennes. Nous mobilisons alors 34 % du portefeuille sécurisé pour acheter progressivement des actions. C’est un “buy the dip” structuré. En revanche, nous ne vendons pas à découvert.

Pourquoi précisément 34 % ?

Nous avons testé plusieurs scénarios. Moins de 20 %, c’est trop peu pour profiter pleinement d’un rebond. Mais il ne faut pas non plus aller trop loin. Avec 34 %, nous pouvons profiter de la hausse sans nous retrouver coincés si un deuxième sell-off se produit. Cette proportion nous donne la possibilité de réagir encore.
Et nous n’investissons pas tout d’un seul coup. Nous répartissons les achats pendant la séance baissière. Nous connaissons bien le mécanisme de ces journées. Au début, ça frémit, comme une casserole qui commence à bouillir, puis vient le point d’ébullition. Nous attendons que la baisse s’accentue avant d’intervenir pleinement. Le schéma est toujours le même : nous achetons quand ‘c’est la fin du monde’, par exemple le 11 septembre, lors du vote sur le Brexit, du Covid ou encore lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

À quel moment vendez-vous?

Nous revendons lors de la reprise technique, généralement très marquée. Nous le faisons par couches, progressivement. Il ne faut pas laisser passer l’opportunité. Si nous attendons trop, un nouveau choc peut survenir. En avril, nous avons tout revendu en trois semaines après le rebond post-sell-off. Aujourd’hui, nous sommes repassés en obligations et en monétaire.

Cela signifie-t-il que vous anticipez de nouvelles turbulences ?

Très clairement. Nous avons la certitude que l’histoire n’est pas terminée. Il y aura des rebondissements très négatifs pour les États-Unis et pour le commerce mondial. Il y a une récession inévitable en gestation aux États-Unis. Le consommateur américain, qui a tenu l’économie à bout de bras ces dernières années grâce à l’épargne Covid et aux chèques distribués, a changé de comportement. Il ne consomme plus, il épargne. C’est un très mauvais signal. Les discours des entreprises européennes, notamment les small et mid caps, sont aussi très prudents. À notre avis, nous sommes dans une contre-tendance technique, mais le marché reste baissier. J’ajoute que les taux d’intérêt, au-delà de 4 % aux États-Unis et de 2,5 % en Europe, évoluent toujours à des niveaux stratosphériques par rapport à la croissance économique des pays. 

Quels sont aujourd’hui les encours de Dôm Reflex ?

Dôm Reflex compte 115 millions d’euros d’encours pour un total de 1,7 milliard d’euros pour Dôm Finance. Nous visons 200 millions d’euros d’ici la fin de l’été, et 300 millions d’ici fin 2025. Nos investisseurs sont des institutionnels : compagnies d’assurance, mutuelles, caisses de retraite, institutions de prévoyance, etc.

Pourquoi prévoyez-vous une telle accélération alors que le fonds existe depuis 2015 ?

Il nous a fallu du temps pour démontrer notre capacité à bien gérer ces phases de choc et à bien manœuvrer quand les acheteurs sont rares. Dire “on achète quand tout le monde a peur” ne suffit pas. Il faut le prouver. En 2020, nous avons gagné 600 points de base (6%) sur la poche actions uniquement grâce aux allers-retours lors des sell-offs. Même chose en 2022, malgré une année très difficile pour les actions et les obligations. Dôm Reflex n’a alors abandonné qu’1 %, quand les fonds classiques perdaient entre 8 % et 15 %.

Et depuis début 2025 ?

Nous sommes à +2,20 % nets de rendement, dont 2 % viennent des actions. Le reste, c’est l’obligataire. Et ce n’est pas rien, vu les conditions de marché. Avec la hausse des taux longs, l’obligataire d’État est à -0,50 %, les meilleurs fonds crédit font à peine 1 %.  

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